Biopolitique du roman - Sécurité, territoire, population [31 janvier 2023]

 Description

Présentation de la 1ère séance du cours de Michel Foucault de 1978 au Collège de France, intitulé Sécurité, territoire, population. Foucault y théorise de façon plus systématique les hypothèses avancées à la fin de La Volonté de savoir (1976) sur l'émergence en Occident, au 18e siècle, d'un bio-pouvoir, c'est-à-dire d'une pratique du pouvoir dont l'objectif serait désormais la préservation de la vie. Un des paradoxes du bio-pouvoir tient à ce qu'il est intimement lié aux nouvelles théories économiques des Lumières, le libéralisme d'Adam Smith en Angleterre et le mouvement français des physiocrates.

L'analyse de cette émergence du bio-pouvoir pose un problème méthdologique. C'est ce problème de méthode qui constitue l'enjeu du cours de janvier 1978. Foucault prend ses distances avec l'Histoire (comme discipline académique) et se réclame de la Philosophie. Il invoque de façon de plus en plus insistante la notion de dispositif, et plus précisément ce qu'il appelle les dispositifs de sécurité.

L'objectif de cette vidéo est de dégager la triple rupture qu'introduit alors Foucault :

• Rupture historique dans l'objectif de la politique : la politique se présentatit comme une recherche de justice ; elle met désormais en avant la recherche de l'efficacité.
• Rupture épistémologique dans les moyens auxquels recourt la politique : la politique se pensait comme exercée par le souverain, au nom du souverain. La bio-politique au contraire est disséminée en techniques de gouvernementalité, où la distinction entre gouvernants et gouvernés n'est plus claire. Tout le monde est pris dans le système.
• Rupture méthodologique dans l'approche scientifique de l'objet politique : Foucault rompt avec le structuralisme. Bien qu'il ait intitulé sa chaire « Histoire des systèmes de pensée », cette histoire n'est pas une histoire et ces systèmes ne sont pas des systèmes. On passe d'une analyse structurale des systèmes à une théorie des dispositfs.

En fin de séance, l'objectif de notre cours est esquissé : articuler la triple rupture foucaldienne à une nouvelle théorie du roman, une biopolitique du roman, dont Jacques le Fataliste serait le laboratoire.

Mots clés : biopolitique foucault roman