Description

DONNER A RESSENTIR : POSSIBILITÉS ET RESPONSABILITÉS DE LA MUSÉOGRAPHIE DE L’ESPACE

Chiara Santini Parducci

Commissaire d’exposition et doctorante en Art & Science, l’Université Paris Cité, laboratoire CERILAC

Au cours des cinquante dernières années, la présence de l'imagerie spatiale dans notre vie quotidienne a été sans précédent : une combinaison d'anniversaires d'événements historiques et de nouvelles découvertes extraordinaires. Nous sommes plus que jamais exposés à la beauté fascinante de ces images par la presse, les livres, l’école ou le loisir, la mode et, bien sur, l’art.

La production artistique contemporaine prend en compte, s’inspire et utilise une visualité produite par des instruments scientifique et technologiques hétérogènes : de la data-interpolation (traduction de données non photographiques) à la lecture sonore de l’Espace, de signaux radio des grandes antennes terrestres (radiotélescope, interféromètre et gravitationnelle) aux caméras ioniques, jusqu’au dernier, époustouflant, télescope satellite (JamesWebb).

À cette frange artistique qui inclut, converse et/ou contrepointe la production iconographique scientifique se rajoute tout un panel de création de récits fictifs qui continue la tradition millénaire de l’astronoéique, indépendamment de l’astronautique et de la preoccupation de réalité.

Dans cette communication, on souhaite illustrer les potentialités de l’espace d’exposition en tant que non-lieu ou lieu d’abstraction de la preoccupation politique et societale, légitime et très actuelle, autour de la véridicité des images de l’Espace. Une zone, une surface de presentation curatoriale qui peut faire surgir un ressenti plus libre et donc, paradoxalement, la naissance d’un esprit critique plus affiné à propos de cette même iconographie spatiale.

Cette communication moins problématique de l’espace d’exposition est certainement soutenue par l’habitude à la non-congruence, en cette zone franche, des questions d’échelle et d’experiences, mais se nourrit aujourd’hui aussi de la possibilité d’evasion et de propagation de l’information des écrans et de la représentation visuelle (pourtant lieu physique et culturel de référence et d’appui nécessaire à cet élan meme) vers une representation plus immersive.

Dans cette perspective, on souhaite traiter de démarches artistiques sur la multisensorialité de la perception de l’Espace, par exemple, entre autres, de l’articulation de la perception visuelle et de la perception auditive, en faisant appel à de nouveaux outils qui tentent de « révéler les ambiances sonores de l'espace (sonification, visualisation, tactile, renderings).